Le Servette FC de 2024-2025 ressemble fortement à celui de la saison précédente. La victoire en Coupe de Suisse n'a pas créé au club de grandes ambitions dans l'évolution de l'effectif, et la campagne européenne est lancée avec un groupe bien connu, mené par le nouvel entraineur Thomas Häberli. Et pourtant les changements sont là en coulisse, où Hervé Broch a pris la Présidence du club et René Weiler, la direction sportive. En championnat, après un bon début, Servette stagne, comme pour se concentrer sur la qualification en groupes des Coupes d'Europe, chose loin d'être facile.
Stade archi-comble pour recevoir un grand d'Europe. Mais qui est le plus grand ?
Au tirage au sort, Servette est probablement le club le moins verni d'Europe, devant se qualifier contre le Sporting de Braga, et à défaut contre... le Chelsea FC, excusez du peu. Après un très bon 0-0 au Portugal, les Genevois rencontreront plus de difficultés à domicile face à Braga, et s'inclineront 1-2. Place donc au choc contre le club milliardaire ex-vainqueur de la Ligue des Champions, dont les petits papiers journalistiques font état de largement de plus de 40 joueurs dans l'effectif, et une valeur qui dépasse le milliard d'Euros. Tout ça est totalement différent de notre Servette, un autre univers, non-alimenté par les centaines de millions de la Premier League et de la Ligue des Champions. C'est donc David contre Goliath, alors que Chelsea a déjà remporté le match aller 2-0, bien payé, de surcroît.
Servette FC - Chelsea FC : 2-1 (1-1)
Qualification Conference League - 29/08/2024 - 28000 spectateurs
Un jeudi soir de fin de mois d'août, sous les belles températures estivales du bord du lac, accueille les quelques centaines de supporters des Blues. Le match est joué à guichet fermé, Servette n'a rien à perdre et finalement qu'un exploit à créé. Il est dans toutes les têtes, même si on parle d'1% de chance, il faut la jouer.
La composition de Chelsea FC pour ce match...
Et Häberli va se plier au jeu en changeant deux composantes dans la composition, Mall est aligné à la place de Frick (peut-être en vue de tirs aux buts), et Guillemenot à la place de Crivelli. Alors que les londoniens aborde la rencontre du haut de leur avantage, du haut de leur physique gargantuesque parfois, du haut du prestige qu'ils pensent être le leur, les petits suisses s'arment de courage, alimentés par la passion de la Tribune Nord, en soutien comme jamais derrière son équipe. Mall, ainsi que Cognat, ou encore Kutesa et plus tard Stevanovic seront auteurs de prestations extraordinaires. Si Tsunemoto plie en concédant un penalty accordé assez généreusement à Mudryk et transformé par l'absolument intenable attaquant français Nkunku (14e), l'équipe locale se rebiffe et par moment prend vraiment le dessus.
Intervention du "Général" Ondoua, avec succès
C'est ainsi que les enfants du pays Kutesa et Guillemenot passent la défense de Premier League, quand le premier donne une extraordinaire ballon de but au second, qui transforme l'occasion avec force et précision. La Praille explose de fierté. "Non, on ne se laissera pas faire" pensait alors votre serviteur.
Servette ne se laissera vraiment pas faire, même si la domination physique et technique individuelle existe du côté des Blues, ce sont les Grenat qui animent le match. La deuxième période sera dantesque. La Tribune Nord ne s'y trompera pas, avec un soutien indéfectible. Et quel fut encore l'explosion de joie et d'espoirs fous quand le "Cactus", Enzo Crivelli, expédia de la tête la balle dans les filets londoniens à la 72e. 2-1 pour Servette. Des milliers de spectateurs se frottent les yeux. Coaching avantageux d'Häberli, au passage.
Ambiance volcanique en Tribune Nord, à 2-1 en fin de match
La même ambiance vue de la Tribune Est
La dilettante de la perfidie d'Albion fait place à l'inquiétude du géant défié, malgré les occasions de tuer le match. Les dernières forces servettiennes se mobilisent dans une fin de match grandiose, ... malheureusement sans autre goal ! Le fantastique feu d'artifice de la Section Grenat, malheureusement répréhensible, donnera le ton aux visiteurs d'un soir à la Praille. Servette est un petit (budget) aux yeux de la Premier League ou de l'UEFA, mais Servette est un vrai club de football, honorable et fier. Et cette équipe de copains l'aura totalement démontré. Les Grenat remportent le défi, mais s'incline sur l'ensemble des deux matchs, avec une très grande fierté malgré cela dans les rangs de tous les enfants du Servette.
Quelques liens :
D'autres photos et surtout des vidéos de cette soirée légendaire :
Le désormais traditionnel "Servette on Fire" d'avant match
Avant le coup d'envoi, les équipes se font face
Les Tribunes principale et visiteurs, un soir de légende.
Le penalty de Nkunku, à la 14e
Ambiance offensive de 2e mi-temps, à 1-1.
La joie absolue du 2-1, quelques secondes après le but de Crivelli
L'enfer de la Praille, vers la 85 minute
Au cœur du brasier
Hommage au "Cactus" de l'équipe, Monsieur Crivelli.
Waouh, on redemande de ces exploits européens. Que la saison régulière nous apporte de nouveaux moments comme ceux-ci dès l'an prochain. Allez Servette !
Ciao
M
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