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dimanche 1 septembre 2024

Servette FC bat Chelsea FC (29 Août 2024)

Souvenir d'une soirée d'Europe magique à la Praille... non sans conserver la pause sur le site.

Le Servette FC de 2024-2025 ressemble fortement à celui de la saison précédente. La victoire en Coupe de Suisse n'a pas créé au club de grandes ambitions dans l'évolution de l'effectif, et la campagne européenne est lancée avec un groupe bien connu, mené par le nouvel entraineur Thomas Häberli. Et pourtant les changements sont là en coulisse, où Hervé Broch a pris la Présidence du club et René Weiler, la direction sportive. En championnat, après un bon début, Servette stagne, comme pour se concentrer sur la qualification en groupes des Coupes d'Europe, chose loin d'être facile.

Stade archi-comble pour recevoir un grand d'Europe. Mais qui est le plus grand ?

Au tirage au sort, Servette est probablement le club le moins verni d'Europe, devant se qualifier contre le Sporting de Braga, et à défaut contre... le Chelsea FC, excusez du peu. Après un très bon 0-0 au Portugal, les Genevois rencontreront plus de difficultés à domicile face à Braga, et s'inclineront 1-2. Place donc au choc contre le club milliardaire ex-vainqueur de la Ligue des Champions, dont les petits papiers journalistiques font état de largement de plus de 40 joueurs dans l'effectif, et une valeur qui dépasse le milliard d'Euros. Tout ça est totalement différent de notre Servette, un autre univers, non-alimenté par les centaines de millions de la Premier League et de la Ligue des Champions. C'est donc David contre Goliath, alors que Chelsea a déjà remporté le match aller 2-0, bien payé, de surcroît.

Servette FC - Chelsea FC : 2-1 (1-1)
Qualification Conference League - 29/08/2024 - 28000 spectateurs

Un jeudi soir de fin de mois d'août, sous les belles températures estivales du bord du lac, accueille les quelques centaines de supporters des Blues. Le match est joué à guichet fermé, Servette n'a rien à perdre et finalement qu'un exploit à créé. Il est dans toutes les têtes, même si on parle d'1% de chance, il faut la jouer.

La composition de Chelsea FC pour ce match...

... et celle du "Grand Servette FC".

Ambiance en Tribune Nord, à l'annonce de la composition Grenat.


Et Häberli va se plier au jeu en changeant deux composantes dans la composition, Mall est aligné à la place de Frick (peut-être en vue de tirs aux buts), et Guillemenot à la place de Crivelli. Alors que les londoniens aborde la rencontre du haut de leur avantage, du haut de leur physique gargantuesque parfois, du haut du prestige qu'ils pensent être le leur, les petits suisses s'arment de courage, alimentés par la passion de la Tribune Nord, en soutien comme jamais derrière son équipe. Mall, ainsi que Cognat, ou encore Kutesa et plus tard Stevanovic seront auteurs de prestations extraordinaires. Si Tsunemoto plie en concédant un penalty accordé assez généreusement à Mudryk et transformé par l'absolument intenable attaquant français Nkunku (14e), l'équipe locale se rebiffe et par moment prend vraiment le dessus.

Intervention du "Général" Ondoua, avec succès

C'est ainsi que les enfants du pays Kutesa et Guillemenot passent la défense de Premier League, quand le premier donne une extraordinaire ballon de but au second, qui transforme l'occasion avec force et précision. La Praille explose de fierté. "Non, on ne se laissera pas faire" pensait alors votre serviteur.
Servette ne se laissera vraiment pas faire, même si la domination physique et technique individuelle existe du côté des Blues, ce sont les Grenat qui animent le match. La deuxième période sera dantesque. La Tribune Nord ne s'y trompera pas, avec un soutien indéfectible. Et quel fut encore l'explosion de joie et d'espoirs fous quand le "Cactus", Enzo Crivelli, expédia de la tête la balle dans les filets londoniens à la 72e. 2-1 pour Servette. Des milliers de spectateurs se frottent les yeux. Coaching avantageux d'Häberli, au passage.

Ambiance volcanique en Tribune Nord, à 2-1 en fin de match

La même ambiance vue de la Tribune Est

La dilettante de la perfidie d'Albion fait place à l'inquiétude du géant défié, malgré les occasions de tuer le match. Les dernières forces servettiennes se mobilisent dans une fin de match grandiose, ... malheureusement sans autre goal ! Le fantastique feu d'artifice de la Section Grenat, malheureusement répréhensible, donnera le ton aux visiteurs d'un soir à la Praille. Servette est un petit (budget) aux yeux de la Premier League ou de l'UEFA, mais Servette est un vrai club de football, honorable et fier. Et cette équipe de copains l'aura totalement démontré. Les Grenat remportent le défi, mais s'incline sur l'ensemble des deux matchs, avec une très grande fierté malgré cela dans les rangs de tous les enfants du Servette.

Quelques liens :

D'autres photos et surtout des vidéos de cette soirée légendaire :

Le désormais traditionnel "Servette on Fire" d'avant match

Avant le coup d'envoi, les équipes se font face

Les Tribunes principale et visiteurs, un soir de légende.

Le penalty de Nkunku, à la 14e


Ambiance offensive de 2e mi-temps, à 1-1.

La joie absolue du 2-1, quelques secondes après le but de Crivelli

L'enfer de la Praille, vers la 85 minute

Au cœur du brasier

Hommage au "Cactus" de l'équipe, Monsieur Crivelli.


Waouh, on redemande de ces exploits européens. Que la saison régulière nous apporte de nouveaux moments comme ceux-ci dès l'an prochain. Allez Servette !

Ciao
M

lundi 3 juin 2024

A nous la Coupe de Suisse (2 Juin 2024)

Quatrième interruption exceptionnelle de la pause sur le site, et une nouvelle fois pour un événement historique: la 8e Coupe de Suisse.

Le dénouement d'une aventure épique est encore plus heureux quand le succès est au bout de l'effort. Et en ce dimanche 2 Juin 2024, pluvieux puis gris sur l'Ouest de la Suisse, l'aventure de votre serviteur commence avant 10h dans une voiture chargée qui s'élance pour un périple et des défis inédits... Elle se terminera 12 heures plus tard à 500 km de là, avec le souvenir chaud d'une victoire historique. Nous limiterons encore une fois le récit à son strict minimum, mais nous ne pourrons sans doute pas traduire l'effet de la dimension temporelle, de l'attente, du dénouement, en restant succinct. Place au compromis.

Le poster affiché par le club sur les réseaux sociaux, juste après cette victoire historique

Cette équipe du Servette FC est sans doute vraiment née au mois d'août face à Genk en phase qualificative de Coupe d'Europe, en allant chercher son dû au plus loin de l'effort et des sacrifices, au bout de l'exploit. Dix mois plus tard, pour le 58e et dernier match de la saison, le SFC affronte le FC Lugano en Finale de Coupe au Stade de Suisse à Berne. Il a eu un parcours avec des hauts (beaucoup) et des bas (quelques-uns), et il a fidélisé des passionnés, qui sont venus à plus de 12000 dans la capitale fédérale.

Servette FC - FC Lugano : 0-0 (0-0) a.p. (9-8 aux tab)

Coupe Suisse (99e édition) - 02/06/2024 - 27710 spectateurs

L'équipe de Weiler, qui termine sa première et unique saison en tant qu'entraineur des Grenat, affronte un Lugano qui fait office de bête noire. La dernière victoire genevoise en championnat est encore toute fraîche, mais c'était plutôt un "Lugano B". Les Tessinois ont fini 2e du championnat, devant Servette, avec un dernier tiers de parcours remarquable, bien plus puissant que les servettiens, fatigués. Servette manque aussi de forces offensives à l'abord de cette Finale, et son déroulé trahira durement cette faiblesse. Aucun des deux protagonistes ne parviendra à marquer, ni dans le temps réglementaire, ni pendant les prolongations.

Panorama depuis le balcon de la Tribune B

L'ambiance est tendue au Wankdorf. Les deux camps se partagent le stade, avec une ferveur comparable. La différence c'est que Servette est en attente d'un titre depuis 23 ans, que l'équipe grenat a suivi un parcours sinueux et épique en Coupe d'Europe (le meilleur de Suisse), mais surtout que les genevois jouent ouvertement sur le terrain. Comme dans les dernières confrontations, les Luganais attendent vicieusement, veulent contrer, veulent pousser le SFC à la faute, veulent piéger leurs adversaires. Ce non-jeu a progressivement construit une défiance chez les Servettiens qui l'ont probablement utilisé un peu comme motivation.

Entrée des joueurs servettiens, pour l'échauffement.


Menée par son capitaine présent et solide sur ses bases, les grenat ont une équipe dont on se souviendra:

Frick (cap) - Tsunemoto, Rouiller, Séverin, Mazikou - Ondoua, Cognat, Antunes - Stevanovic, Kutesa - Guillemenot.

Antunes est dynamique comme Cognat est virevoltant. Stevanovic et Kutesa jouent de leurs forces sur les côtés - en soutien de Guillemenot, qui tente. Bref, Servette attaque, et défend avec Rouiller, Sévérin ou le "général" Ondoua, quand il le faut. Tsunemoto et Mazikou, en pistons courageux, alternent et compensent. Cette équipe se connaît, après tant de chemin ensemble. Weiler, quant à lui, change moins les joueurs que son homologue Croci-Torti, et pourtant garde ses cartouches précieusement. Comme celle du gardien Joël Mall, qui finit par remplacer notre capitaine à la 118e.

Les Luganais sont prêts pour la bataille !

"Revenu de l'enfer, le capitaine vient récupérer son trésor !" pour les Grenat

L'attente fait donc place à la surprise, au coup de poker. Et le tir luganais quasi-imparable dans les derniers instants du match, est détourné par une fantastique parade de notre gardien argovien; bien plus qu'une doublure cette saison. De bon augure. Et arrive cette séance de tirs au but, il est 16h40, face aux supporters tessinois. Elle est interminable. Ceux qui l'ont vécu s'en souviendront. Servette tirait en premier, et par quatre fois le joueur grenat échoue. Mais quatre fois le sort ou les dieux du football nous est/sont favorable(s). Epique.

Mall vient d'arrêter le 24e tir - c'est gagné !

C'est après son 12e tir que Servette inscrit le 9-8 par Séverin, auteur de sa deuxième confrontation. Et Mall, qui avait déjà stoppé deux autres tirs, en repousse magistralement un troisième à 17h03. Le coup était donc gagnant, Servette remporte la finale au bout de l'aventure. La liesse s'empare du camps grenat. La fête se poursuivra au Wankdorf, puis dans les trains, puis à la Praille, pour les plus valeureux. Quant à nous, c'est dans la passion intérieure que s'est exprimée la reconnaissance d'une aventure valeureuse et inestimable. Vraiment épique.

Quelques autres photos et vidéos de l'après-midi :

La compo du SFC

Alain Geiger et d'autres têtes connues sur l'esplanade du Wankdorf

Les instructions au Balcon B

A l'échauffement, le groupe grenat se rassemble

Le tifo servettien

Chants servettiens au coup d'envoi

Le "Cé qu'è laino" retentit dans l'antre bernoise

Le tifo servettien vu de l'intérieur, ou presque.

Que le Grenat vous bénisse !

Ambiance au coup d'envoi

Un groupe concentré vers l'objectif

Pendant le match, les effets...

...pyrotechniques pourtant bannis, sont nécessaires à la dramaturgie.

Fin du temps réglementaire.

Ambiance

Les photos suivantes sont prises depuis l'angle bas du balcon B Ouest, proche de l'entrée...



(en cours de séances, c'est interminable)

Le dénouement




Envahissement du terrain et chant servettien ("Servette on fire").

Plus que jamais, la légende continue.

Ciao

M.